Comment évaluer les soft skills ?
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Comment évaluer les soft skills ?

PerformanSe|4 min. de lecture|20 decembre

Les compétences comportementales constituent l’un des éléments majeurs dans la formation de l’identité individuelle, notamment à travers les capacités d’adaptation et le potentiel d’évolution. C’est pourquoi elles sont maintenant considérées comme un facteur essentiel de la réussite professionnelle et, à ce titre, prises en compte dans les processus de recrutement, de mobilité ou d’orientation professionnelle.

Toutefois ce capital immatériel de l’individu, évolutif et multi-facettes se laisse difficilement appréhender. Sa mesure implique donc nécessairement un outillage spécifique pour saisir et interpréter ses différentes manifestations, des méthodologies de travail pertinentes et une philosophie permettant de relativiser la connaissance obtenue, dans le temps et par rapport aux situations professionnelles…


La nécessité d’un modèle d’évaluation des soft skills spécifique


Des besoins de l’entreprise qui évoluent…


En phase de recrutement, les entreprises cherchent avant tout des ressources pour maintenir et/ou augmenter les capacités productives de leur entreprise. Elles vont donc plutôt s’intéresser aux hard skills (savoirs et savoir-faire), comme à la capacité de l’individu à être opérationnel immédiatement. Elles cherchent à pronostiquer la performance à la tâche pour des enjeux court terme. Mais, très souvent, dans un monde instable, elles sont alors vite confrontées à un nouveau « plafond de verre ». Le candidat ou collaborateur ne s’adapte pas au mode de fonctionnement de l’entreprise. Il ne comprend pas ses codes politiques, n’interagit pas de façon efficace, ne renouvelle pas ses compétences, ne produit pas d’idées nouvelles, ou ne s’engage pas au-delà du cadre prescrit… et il n’est donc pas si performant dans la réalisation de ses activités.

Car trop souvent les facteurs humains n’ont pas été réellement pris en compte dans le processus décisionnel. Et les indices permettant de pronostiquer la performance adaptative et la performance contextuelle ont été sous-estimés…

En parallèle, l’entreprise est régulièrement contrainte d’ajuster quantitativement ses effectifs pour faire face à sa croissance, des métiers appelés à disparaître, ou des changements stratégiques impliquant une réallocation des ressources. Et en même temps, qualitativement, elle attend de ses équipes qu’elles soient toujours plus flexibles, plus engagées, plus collaboratives. Les mutations permanentes, la transformation des emplois, l’évolution de l’exercice du travail militent ainsi pour un renouvellement du cadre conceptuel de l’étude de la performance au travail et de ses principes d’évaluation.

Les soft skills constituent l’un des éléments majeurs dans la formation de l’identité individuelle

… au modèle d’évaluation idéal


Un modèle pertinent d’évaluation des soft skills doit donc tout d’abord permettre de rendre visible certains facteurs de personnologie (science de la personne humaine). En effet, l’analyse des déterminants psychologiques de la performance au travail et particulièrement ceux afférents à la relation d’échange entre l’individu et l’entreprise méritent d’être considérés attentivement. Étant donné la subjectivité des perceptions dans la formation de la confiance en soi et du sentiment d’efficacité, il paraît important de tenir également compte des influences jouées par :

  • l’individu lui-même, notamment ses traits de personnalité et ses schémas de pensées issus de ses expériences antérieures,
  • les autres acteurs tels que son supérieur hiérarchique immédiat, ses collègues ou les professionnels des ressources humaines,
  • la structure, c’est-à-dire la culture d’entreprise.

La réussite de l’évaluation des soft skills repose en même temps sur la définition d’un cadre permettant de décrire avec justesse, précision et clarté les compétences comportementales concernées. En effet, l’objectif principal du modèle est bien de constituer un support de médiation. L’approche doit permettre de décrire les compétences de façon simple, compréhensible à la fonction RH comme aux managers… qui ne sont pas nécessairement des experts en personnologie !

Le simple listing des qualités recherchées chez un candidat ne peut donc répondre aux exigences méthodologiques d’une pratique juste. Il est nécessaire de formaliser la définition des soft skills, d’une manière exploitable, transférable, objective et partagée. Un modèle ainsi adapté aux exigences actuelles pourrait reposer sur cinq principes :

  • principe structurant, car il pose les bases d’une évaluation distanciée et guidé,
  • principe de partage du sens des compétences requises, par l’implication de tous les acteurs de l’entreprise dans sa construction,
  • principe de communication, car il adresse les compétences nécessaires et rend possible une communication objectivée, interne ou externe, sur celles-ci,
  • principe de traçabilité, car il permet d’organiser un processus de décision et de l’expliciter,
  • principe d’équité, car chaque candidat/collaborateur est évalué par tous les acteurs d’un même processus de recrutement ou de développement selon les mêmes critères.

La construction d’un modèle instaure naturellement une démarche qualité car elle oblige chaque acteur à élucider ses propres représentations des compétences, à les confronter avec celles des autres et à les justifier. Ce travail d’explicitation vise à organiser une vue partagée et objectivée des compétences requises et à bâtir un dispositif d’évaluation maîtrisé par tous. Si les compétences techniques peuvent faire l’objet d’une validation objective, les compétences comportementales relèvent du déclaratif et d’une méthodologie de validation qui implique au départ l’utilisation d’un outil d’évaluation fiable, reposant sur l’utilisation d’un langage commun. Sans ce modèle, comment faire collaborer techniciens, experts, managers, praticiens qui, chacun dans leur domaine, ont développé des sens différents pour un même mot ?

Le simple listing des qualités recherchées chez un candidat ne peut donc répondre aux exigences méthodologiques d’une pratique juste.

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Fruit de plusieurs années de réflexion et de travail, IDEAC® est un modèle intégratif de soft skills incluant deux sources majeures d’inspiration :

  • les apports provenant d’études prospectives en matière de soft skills clés pour demain,
  • les besoins des organisations en matière d’évaluation et de développement des compétences.

Le modèle a été conçu afin de s’adapter aux nouveaux enjeux du monde du travail (complexité-changement) et apporter un éclairage unique sur des dimensions critiques en milieu organisationnel. Cinq principales dimensions y ont été ainsi identifiées comme particulièrement utiles et descriptives des soft skills au travail (Influence– Décision – Efficacité – Agilité – Coopération), constituant une base solide et originale pour décrire les modes privilégiés de la personne dans la réalisation de ses activités professionnelles.

  • INFLUENCE : pour construire une relation avec autrui dans le but de faire adhérer, entraîner ou collaborer.
  • DECISION : pour initier, évaluer, synthétiser des propositions de différents niveaux d’abstraction et d’enjeux dans un environnement complexe.
  • EFFICACITE : pour optimiser l’atteinte des objectifs et l’efficience organisationnelle, en utilisant des méthodes et des outils adaptés pour réguler l’activité.
  • AGILITE : pour toutes les dispositions qui favorisent une adaptation à un environnement changeant et rapide, et la gestion de situations de travail incertaines.
  • COOPERATION : pour faciliter l’efficacité du travail en équipe et la fluidité des rapports interpersonnels.

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