PerformanSe|2 min. de lecture|13 janvier
Inquiétude face à l’épidémie, confinement puis déconfinement, ruptures dans nos habitudes, charges de travail exceptionnelles ou chômage partiel au contraire, nous ont largement sollicité pendant la période, nous obligeant à puiser dans nos ressources pour nous adapter et tenir bon. Avec l’aide de Xabi Borteyrou et Franck Zenasni, Docteurs en Psychologie, c’est l’occasion ainsi de réfléchir aux dynamiques internes à l’œuvre en chacun de nous quand il s’agit de répondre au stress et à ses causes…
Dans le monde du travail, les facteurs de stress majeurs sont bien connus :
Mais dans le cadre du confinement, puis du déconfinement, les facteurs de stress se sont encore multipliés et diversifiés : parce qu’il a fallu, en un temps très court et sous fortes contraintes, développer de nouvelles habitudes, utiliser de nouveaux outils, cumuler chez soi activités professionnelles et parentales, sinon se trouver en situation de perte de contact social, avec des craintes pour son emploi ou sa santé... Face à cette situation d’incertitude inédite et exceptionnelle, les niveaux de stress individuels et collectifs se sont naturellement élevés…
Face à un niveau de stress important, nous allons donc chacun réagir différemment, en fonction des ressources dont nous savons disposer… ou non.
Dès 1422, le terme ressources désigne en français les « recours utilisés face à une situation difficile ». Pour faire face à l’adversité, la question devient en effet : de quelles ressources disposons-nous ? Sur quoi pouvons-nous nous appuyer ? Et la question se pose aussi bien en termes de ressources externes à l’individu (moyens matériels, soutiens, réseau…) que de ressources internes (compétences, motivations, connaissances, mais aussi ce que Luthans nomme le « capital psychologique » : optimisme, sentiment de compétence, capacité de résilience etc.). On peut d’ailleurs définir (selon Hobfoll notamment) le stress comme directement lié à la perte de ressources ou à la menace sur celles détenues…
Face à un niveau de stress important, nous allons donc chacun réagir différemment, en fonction des ressources dont nous savons disposer… ou non. Mais – quoi qu’il en soit – plus le niveau de stress est élevé, plus le risque de les épuiser augmente également. En effet, même si je dispose d’un capital réel de ressources propres et que j’en suis conscient, celui-ci n’est pas illimité. D’autant que plus je les épuise, plus le stress augmente et plus j’en consomme ! Le burnout est ainsi fait de cette spirale de la perte qui conduit de la fatigue à l’épuisement, de l’épuisement à la dépersonnalisation et jusqu’au sentiment de perte d’accomplissement personnel. Il est donc essentiel d’apprendre à préserver ses ressources et à les restaurer.
Pour faire face durablement à des conditions difficiles, la récupération est ainsi cruciale. Elle passe notamment par le développement :
Pour être efficace, cette récupération doit avoir lieu au long cours : nous parlons d’un processus voire d’un effort de récupération quotidien. Autrement dit, prendre plusieurs jours de vacances à la suite ne conviendra pas pour se ressourcer : un certain nombre de données montrent que trois à quatre semaines après des congés/vacances nous revenons en moyenne à un niveau de stress équivalant à celui atteint juste avant leur prise. Il faut donc viser à récupérer (se détacher du travail et/ou se relaxer et /ou pratiquer des activités positives) au moins un peu tous les jours …