PerformanSe|3 min. de lecture|14 decembre
La pandémie actuelle – et le confinement qui en découle – crée une situation absolument inédite : une crise mondiale, qui concerne directement chacun d’entre nous, sans exception ; très impliquante et jamais vécue pour autant ; dans un cadre collectif cohérent, mais très contraignant pour chacun… Pour mieux comprendre ainsi la situation, ce qu’elle présente comme risques spécifiques et comment y faire face, nous avons interrogé Alexandra Didry, Docteure en psychologie sociale et Directrice R&D de PerformanSe.
Le confinement – et l’ensemble des obligations assorties – a naturellement pour vocation de réduire le risque de diffusion du virus, et surtout sa vitesse de propagation. Mais la situation d’enfermement (relatif) associée crée également des risques qu’il convient de ne pas sous-estimer !
Sur un plan psychologique, le confinement sollicite en effet – de manière intense - trois besoins fondamentaux de l’être humain :
Le besoin d’attachement est menacé par l’isolement requis, le besoin de sécurité par l’incertitude associée à la crise, le besoin de liberté par la puissance publique et le besoin de structure par la perte potentielle de nos repères habituels. L’être humain confiné est ainsi un être souvent libéré de beaucoup de contraintes (transports, travail parfois, relations sociales obligatoires), mais toujours sous tension…
Ne préjugeons pas de la manière dont ceux qui nous entourent vont vivre la situation, ni de la façon dont ça peut évoluer dans le temps. Ecoutons-les vraiment, laissons-les raconter leur vécu, accueillons ce qu’ils ont à nous dire.
La situation de confinement génère donc des peurs, parfaitement naturelles, auxquelles nous sommes tous au prise à des titres différents :
Pour faire face au mieux à ces peurs clés, il va donc être essentiel pendant le confinement de :
Comme toute situation vraiment inédite, la crise sanitaire que nous vivons depuis quelques semaines constitue ainsi une source d’incertitude majeure, mais aussi une opportunité de développement personnelle. Car c’est l’occasion de se relier autrement aux autres… comme de découvrir en soi des ressources inconnues !
La situation est inédite, la manière dont nous allons la recevoir, ce qu’elle va solliciter en nous est par nature difficile à prévoir. Certains vont vivre d’emblée la situation avec philosophie, d’autres la refuser. Certains vont y poursuivre une routine naturelle, d’autres devoir réinventer un temps quotidien différent. Certains ont beaucoup de travail aujourd’hui, plus qu’avant le confinement, d’autres plus du tout. Certains sont ici très exposés à la solitude, d’autres peu. Certains aiment vivre à l’intérieur et vont en profiter, d’autres non. Certains ont profondément besoin d’interactions sociales fréquentes, tandis que d’autres seront soulagés de pouvoir en vivre moins. Certains vont bien vivre le début du confinement, puis s’impatienter au fil des semaines, d’autres au contraire vont voir resurgir très vite des peurs majeures, avant de les maîtriser…
Que ce soit à titre professionnel, amical ou familial, ne préjugeons donc pas de la manière dont ceux qui nous entourent vont vivre la situation, ni de la façon dont ça peut évoluer dans le temps, au fil des semaines de confinement. Observons plutôt. Que ce soit nos proches, nos amis, nos pairs, nos collaborateurs, écoutons-les vraiment, laissons-les raconter leur vécu, accueillons ce qu’ils ont à nous dire. Car chacun va être sollicité différemment, selon un parcours, une dynamique, des épreuves et des clés de transformation qui lui seront propres. Ceux que nous pensions les plus forts ne sont peut-être pas si bien armés face à cette situation-là. Ceux que nous imaginions fragiles ont peut-être ici des ressources que nous ne leur connaissions pas.
Analyser les soft skills de vos candidats et collaborateurs 🧐
En savoir plus