[Siep] Evaluer les Soft Skills, pour mieux conseiller et orienter

Le SIEP (Service d’Information sur les Etudes et les Professions) est une structure associative sans but lucratif, établie en Belgique francophone. Dans ses 8 centres, répartis sur le territoire, elle informe, conseille, oriente, accompagne chaque année plusieurs dizaines de milliers de personnes, jeunes et adultes.

Ariane Gallez, conseillère en orientation scolaire et professionnelle au centre de Namur depuis 1994, nous parle de son métier, et de comment elle utilise Echo - solution d’évaluation de la dynamique comportementale - au service de ses missions d’accompagnement.

Depuis près de 50 ans, le SIEP s’est construit autour de deux missions complémentaires : une mission d’information et une mission d’orientation. L’information s’effectue aujourd’hui grâce à des permanences dans nos centres (présentielles, téléphoniques, mails), un site, des publications, des carnets métiers, mais aussi un salon annuel, afin de mettre à disposition de tous une information très large sur toutes les études et les professions possibles. L’orientation elle s’effectue plutôt au travers de rendez-vous personnalisés en face-à-face. Nous accueillons ainsi toute l’année aussi bien des jeunes en quête d’orientation scolaire (dans l’enseignement secondaire ou supérieur) que des adultes en recherche de reconversion souvent après une période difficile comme un burn-out par exemple.

Avec les jeunes, nous cherchons à leur apporter un éclairage en un seul rendez-vous - très complet et très intense - d’environ deux heures. Avec les adultes, nous convenons par contre d’au moins deux rendez-vous, pour leur laisser le temps d’une recherche et d’une élaboration. Dans tous les cas, la difficulté dans notre approche est que nous disposons de peu de temps pour aider un individu - à un moment important de sa vie – à mieux comprendre sa dynamique et ses motivations, et à explorer des choix possibles. Durant l’entretien, nous lui posons bien sûr de très nombreuses questions, nous utilisons des outils de type inventaires d’intérêt, et nous nous appuyons sur Echo pour approfondir et objectiver la démarche.

Je suis toujours très intéressée par les écarts et les contradictions entre les résultats du test et ce que les individus nous déclarent. L’outil nous aide à mieux cerner ainsi leur personnalité réelle et leurs motivations, pour les aider à acquérir une vision plus lucide de ce qu’ils sont et de comment ils fonctionnent vraiment. Au-delà des idées qu’ils s‘en font parfois ! Enfin, le bilan sert aussi de trace écrite, c’est un document bien construit qu’ils pourront consulter de nouveau, et s’approprier à tête reposée !

Personnellement, je trouve les jeunes aujourd’hui à la fois plus pressés et plus anxieux que leurs aînés. Ils vivent dans un monde très « consommateur », où tout doit aller très vite, où les réponses doivent être très immédiates. Ce qui leur rend parfois difficile de prendre le temps d’élaborer… Et puis ils sont inquiets de pouvoir trouver demain un job qui les rémunère. D’autant qu’il y a beaucoup de pression de la part des parents souvent…

Pour les adultes – et la COVID a largement contribué à changer la donne – c’est surtout une plus grande quête de sens et d’équilibre qui apparaît. Travailler beaucoup, tout le temps, par devoir, pour de grandes organisations, parce que c’est ainsi, ne fait plus rêver personne. Les envies déclarées concernent plutôt des positions à temps partiel, des métiers proches de l’humain, ou des métiers à dimension artisanale, et aussi beaucoup de métiers en relation avec la nature ou les animaux. Même si toutes ces envies ne pourront pas se constituer en jobs rémunérants… Mais il y a une envie profonde de changement et d’harmonie.